samedi 27 décembre 2008

CARNETS DE VOYAGE

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Jean Saint Marc dit Orel est né à Coimères le 5 novembre1896. Il a vécu jusqu'à 95 ans dans la maison où il a vu le jour (ci-contre), puis est allé habiter en 1991 chez son beau fils Gérard Séret à Auros. Il a été élévé au grade de la légion d'honneur par décret du président de la république le 3 novembre 1995 ; il est décédé le 19 juillet 1997 à Auros.
Mobilisé en 1916, il rejoint le 37e d'infanterie. Campagne de France, Verdun, Belgique avant de rejoindre l'orient.
Il préfère ne pas parler des atrocités de la guerre,"ça ne se dit pas" Il a pris du plaisir à rédiger ces carnets de voyage qu'il considère comme un "voyage d'agrément".
Il relate ci dessous le périple qu'il a accomli après la guerre quand on l'a envoyé d'avril 19 à septembre 19 occuper la Turquie.

Mémoires et impressions de voyage
d’Orel Saint-Marc



Mémoires et impressions balkaniques


Avant propos


C’est le 18 avril 1919 à 6 heures du soir que j’ai reçu l’ordre de rejoindre le 140ème d’Infanterie en renfort pour l’Orient. En ce moment-là je faisais partie du 37ème d’Infanterie avec lequel j’avais combattu pendant la durée de la campagne et c’est le cœur gros que j’ai dû quitter de si bons camarades avec lesquels j’avais passé de rudes moments.
Après avoir fêté mon départ, je quittais enfin Toul où se trouvait la 9ème compagnie dont je faisais partie et je partais embrasser ma famille, ayant obtenu 6 jours de « perme » ( permission). Le 2 mai je repartais enfin pour Grenoble, satisfait des quelques bonnes journées que je venais de passer. Après Marmande et Agen, j’arrive à Toulouse. Ayant une heure d’arrêt j’en profite pour voir un peu la ville qui est très belle, propre, de belles rues et des maisons neuves élégantes. La culture est pour bien dire la même que dans la Gironde. Agen est renommée pour ses prunes. De Narbonne à Sète nous traversons de grandes plaines de vignes. Pour la première fois, j’aperçois la Méditerranée à Sète.
A Tarascon, je remonte la vallée du Rhône par Arles et Orange, vallée qui parfois se trouve si resserrée entre les Cévennes et les Alpes qu’il y a à peine la place pour le fleuve et la voie ferrée. Jusqu’à Valence, je continue à longer le Rhône. On cultive l’olivier, le mûrier, la vigne, les pêchers, il y a aussi des céréales. De Valence à Grenoble, je longe l’Isère qui coule entre les monts des Alpes. La culture est plus pauvre : noyers, pâturages. Dans la montagne, on extrait du kaolin. En général, le paysage est très pittoresque, les montagnes sont assez élevées pour conserver la neige une partie de l’année. J’arrive enfin à Grenoble le 4 mai à 10 heures du soir. Le lendemain, je suis affecté au 175ème régiment de marche et je passe un mois bien tranquille n’ayant rien à faire. La ville est assez importante et sûrement des mieux entretenues qu’on puisse trouver. La vie y est agréable, il n’y a peut-être pas l’amusement qu’on trouve dans certaines villes du nord ou de l’est mais on trouve des distractions malgré tout, surtout aux environs lorsqu’on va en excursion vers le pont du Drac, Sassenage, pont de Claix, petits villages au pied de la montagne connus des touristes. L’Isère coule presque tout autour de la ville, une eau trouble toute l’année et avec un fort courant. Grenoble est connue pour son université et pour le tourisme. Elle possède de belles rues, des maisons importantes et des places ombragées ou affluent les promeneurs.

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