vendredi 26 décembre 2008

1ère étape vers l'Orient

C’est le 6 juin à 5 heures du soir que nous quittons Grenoble ; en ce moment commence mon voyage vers l’Orient dont je ne suis point fâché de faire connaissance. Je ne regrette pas le trajet par Valence jusqu’à Tarascon que j’ai vu déjà, mais avant d’arriver à Marseille, je suis émerveillé par une nappe d’eau que je croyais être la mer et qui en réalité n’était que l’étang de Berre. Ce lac a 75 km de circonférence. Le pays est aussi très pittoresque, on cultive la même chose que dans toute la vallée du Rhône. A Marseille nous avons 4 heures d’arrêt, on en profite pour voir la ville. Pour une grande ville, elle est réellement moche, ancienne, des rues sales, étroites, toutes en côtes. Excepté la Cannebière et Pradeau qui sont bien entretenues et où l’on trouve de riches maisons, la ville n’est pas intéressante. Ce qui fait l’importance de la ville, c’est le port qui fait un commerce très important. Il y a un beau pont transbordeur, sur l’île se trouve le château d’If. Sur les quais, j’ai vu des chameaux et j’ai en même temps vu le départ d’un paquebot.
A 6 heures du soir, nous quittons Marseille ; à La Ciotat, on s’arrête mais par pour longtemps : ici, on construit des navires. Après avoir passé le port de guerre de Toulon, nous longeons la mer aux flots bleus, de temps à autres, on aperçoit quelques voiliers de pêche tandis qu’à gauche, on aperçoit toujours les Alpes. La vallée est riche en céréales, prairies, il y a aussi des pins et beaucoup de fleurs.
A 11 heures du soir, nous arrivons à Puget sur Argens où se trouve le camp de l’armée d’Orient ; là, nous devons attendre 7 jours avant de continuer notre route. Là aussi, la vie n’a pas été trop mouvementée vu qu’on ne faisait rien. On était à 7 km de la mer. Le pays dans cet endroit n’est pas très riche : beaucoup de forêts de pins et de terres incultes, quelques champs de vigne, des mûriers et c’est à peu près tout. Pendant notre séjour au camp, il est arrivé plusieurs détachements de permissionnaires qui ne se plaignaient pas de la vie et du bon temps qu’ils avaient passé, c’est ainsi que j’apprends que mon régiment, qui se trouvait à Sébastopol, avait été forcé d’abandonner la ville aux Bolcheviks et était rentré en Roumanie où ils étaient bien reçus. Le village n’était pas bien important, ce qui prouve qu’en 7 jours, je ne suis sorti que deux fois, ayant autant de plaisir à faire une petite promenade à travers les champs à la tombée de la nuit, le jour, la température étant très chaude, je restais à l’ombre.

itinéraire:
http://maps.google.fr/maps?f=d&saddr=grenoble&daddr=valence+to:marseille+to:puget+sur+argens+to:g%C3%AAnes&hl=fr&geocode=&mra=ls&sll=44.37884,6.569824&sspn=2.331961,5.097656&ie=UTF8&ll=44.300264,6.82251&spn=2.335087,5.097656&z=7

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